L’Organisation mondiale de la SantĂ© considère la maladie d’Alzheimer et les troubles neurocognitifs apparentĂ©s, qui touchent plus de 55 millions de personnes dans le monde, comme l’une des crises mondiales en santĂ© publique du xxie siècle. Howard Bergman, M.D., FCMF, FRCPC, MACSS, C.Q., et Isabelle Vedel, M.D., MSP, Ph. D., tous deux du DĂ©partement de mĂ©decine de famille de l’UniversitĂ© ´ó·˘˛ĘƱƽ̨, ont jouĂ© un rĂ´le fondamental dans l’élaboration de la première , lancĂ©e plus tĂ´t cette annĂ©e, un grand pas en avant dans l’amĂ©lioration de la prise en charge de cette maladie.
Le Dr Howard Bergman, professeur de médecine familiale et de gériatrie, a dirigé la rédaction de la politique à la demande de la ministre québécoise responsable des Aînés. Par ailleurs, la Dre Isabelle Vedel, qui a cofondé avec le Dr Howard Bergman la Recherche en organisation des services sur l’Alzheimer (ROSA), dont elle est la directrice scientifique, a dirigé la recherche ayant étayé la politique.
Réalisé en collaboration avec des pairs de l’Université de Sherbrooke et du Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale, leur travail d’évaluation du Plan Alzheimer du Québec de 2009 a jeté les bases de nombreuses stratégies avant-gardistes de la politique.
La nouvelle politique mise sur deux priorités essentielles dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Tout d’abord, on y souligne la possibilité de réduire considérablement le nombre de nouveaux cas grâce à des stratégies proactives de promotion de la santé cérébrale et de prévention.
« Cette approche est non seulement réaliste, mais son efficacité est déjà établie. En effet, au cours des vingt dernières années, les pays à revenu élevé ont enregistré une baisse de 25 % du nombre de nouveaux cas d’Alzheimer chaque année, grâce à des efforts de sensibilisation accrus et à des mesures préventives. En accordant la priorité à la santé cognitive, le Québec entend poursuivre sur cette lancée et continuer à faire baisser les taux d’incidence dans toute la province », indique le Dr Howard Bergman.
Deuxièmement, on y aborde le rôle essentiel des déterminants sociaux dans le risque de maladie d’Alzheimer et l’accès aux soins. Les auteurs établissent que même si personne n’est complètement à l’abri de cette maladie, les gens vivant dans des quartiers défavorisés sur le plan socio-économique et ceux qui ont un plus faible niveau de scolarité y sont davantage exposés. Pour remédier à ces disparités, la politique préconise la mise en œuvre de programmes ciblés et adaptés à la culture, aux besoins sanitaires et aux priorités des populations les plus vulnérables. L’objectif est de garantir l’équité, l’inclusivité et l’accessibilité des soins pour l’ensemble de la population.
« Il est particulièrement gratifiant de voir les résultats de nos travaux s’appliquer concrètement. Ça n’arrive pas souvent en recherche. L’avenir de la prise en charge de la maladie d’Alzheimer repose sur l’intégration de pratiques fondées sur des données probantes et de soins primaires complets, chose qui est en passe de devenir rapidement une réalité », affirme la Dre Isabelle Vedel.
Un changement d’orientation : les soins primaires au premier plan de la prise en charge de la maladie d’AlzheimerĚý
La nouvelle politique québécoise sur la maladie d’Alzheimer prévoit également que les médecins de famille joueront un rôle central dans la transformation de la prestation des soins liés à la maladie d’Alzheimer dans la province. En effet, l’augmentation du nombre de personnes atteintes impose une approche plus accessible, davantage axée sur la collectivité; c’est pourquoi la nouvelle politique place les soins primaires, en particulier les Groupes de médecine de famille (GMF), au cœur de la détection précoce, du diagnostic, du traitement et de l’accompagnement.
Étant donné les délais d’attente importants et le manque de suivi à long terme associés à un recours exclusif aux spécialistes et aux cliniques de la mémoire, la nouvelle orientation vise à confier aux GMF et à leurs équipes interdisciplinaires (infirmières, infirmières praticiennes, travailleurs sociaux, pharmaciens) le rôle de premiers fournisseurs de soins complets pour les troubles neurocognitifs.
Les médecins de famille sont considérés comme le premier point de contact idéal en raison de leur relation de longue durée avec les patients et de leur expérience dans la prise en charge de maladies chroniques complexes. Dans la politique, on préconise une bonification de la formation, du mentorat et des outils cliniques afin d’améliorer la capacité des médecins à détecter sans délai le déclin cognitif, à poser un diagnostic et à coordonner les soins avec les spécialistes et les services de soins à domicile, au besoin.
En fin de compte, ce changement illustre un mouvement plus large visant à tirer parti des forces des médecins de famille pour fournir rapidement des soins équitables et culturellement adaptés tout au long de l’évolution de la maladie, depuis les premiers symptômes jusqu’à l’accompagnement en fin de vie.
Le lancement de cette politique novatrice marque un tournant dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer au QuĂ©bec. En modernisant les stratĂ©gies de prĂ©vention et de soins et en accordant la prioritĂ© au rĂ´le essentiel des mĂ©decins de premier recours, les scientifiques transforment la prise en charge de la maladie d’Alzheimer dans la province. Grâce aux Drs Bergman et Vedel, le DĂ©partement de mĂ©decine de famille est prĂŞt Ă paver la voie en mettant en Ĺ“uvre des pratiques qui non seulement conduisent Ă l’obtention de meilleurs rĂ©sultats chez les patients, mais Ă©tablissent Ă©galement une nouvelle norme pour les systèmes de soins de santĂ© partout au pays. Leur travail dĂ©montre que la rigueur en recherche et l’innovation en formulation de politiques peuvent conduire Ă des avancĂ©es majeures en matière de santĂ© publique.Ěý
Félicitations au Dr Howard Bergman et à la Dre Isabelle Vedel pour cette contribution remarquable!
Pour lire la Politique québécoise sur la maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs, veuillez consulter la page suivante :
Pour en savoir plus sur le travail de l’équipe de la Recherche en organisation des services sur l’Alzheimer (ROSA), veuillez consulter la page suivante : /familymed/fr/recherche/projets/recherche-en-organization-des-services-sur-lalzheimer-rosa
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